Le 29 octobre 1803, naissait, à Brou, Jean Marie Gorini.
On sait que depuis sa plus tendre enfance, il " dévorait " tous les livres qu'il pouvait se procurer. Toute sa vie, cette soif de lecture et de connaissance ne l'abandonnera jamais. Descendant d'une famille italienne établie depuis quatre générations, son père et sa mère étaient de pauvres ouvriers plombiers et gagnaient péniblement leur vie.
Ayant un fort penchant pour la lecture et un zèle pastoral, il se révéla un authentique historien. Ordonné prêtre le 14 mai 1827 au séminaire de Brou, il a fait un bref passage en tant que vicaire à Nantua et devient ensuite professeur au petit séminaire de Meximieux jusqu'en 1829. Ici, sa brillante culture a été remarquée par ses supérieurs. II excellait en latin et littérature et se passionnait pour l’histoire. A la suite d’une disgrâce, il est nommé curé de La Tranclière où il est vite adopté par ses nouveaux paroissiens pour son dévouement et son éloquence. " Quand notre curé est en chaire, on resterait bien à l'écouter jusqu'au soir " disaient-ils.
II se rendait tous les mercredis à Bourg, le plus souvent à pied, fréquentait la bibliothèque de la ville et celle du grand séminaire de Brou. II passait des jours et des nuits à lire les historiens et les littérateurs du XIXe siècle, écrivait les résultats de ses études, rédigeant des notes pour corriger des erreurs de ses contemporains (Guizot, Ampère, Michelet, Fauriel, Quinet).
Le respect du monde des historiens
Son ouvrage, publié en 1853, sur la " Défense de l’Eglise ", lui attira le respect du monde des historiens, et reçut même l’approbation de l’Episcopat et des plus grands noms de l’opinion catholique. L’intérêt majeur de cette publication résidait dans l’élaboration d’une méthode de critique des sources de l’histoire du christianisme pour le réhabiliter contre les a priori négatifs.
Entre-temps, sa nomination à la paroisse de Saint-Denis, comptant neuf-cents âmes en 1847, a été une joie et une récompense pour lui, proche de sa famille et de Bourg pour ses recherches. Le presbytère n'avait rien de commode, mais il était habitable.
Consultez l'article de la Société Gorini (1904) publié à l'occasion du centenaire de sa naissance
Chanoine honoraire en 1856
Le 25 octobre 1859, terrassé par une attaque, il décède deux mois après le curé d'Ars. Le maire de Saint-Denis réclama le corps de l'illustre défunt, mais le maire de Bourg, désireux de conserver dans sa commune sa dépouille mortelle, concéda à sa famille gratuitement, et à perpétuité, un terrain pour sa sépulture. Bourg se chargea des frais de funérailles. Cinquante prêtres y ont assisté.
Sous le porche de l'église de Saint-Denis, une plaque en marbre rappelle son souvenir : A M. Gorini, auteur de " la Défense de I'Eglise ", curé de Saint Denis 1847-1859, La Paroisse reconnaissante - 1904.
Article de Michelle Reynier et Jean-Paul Thouny. Sources : Archives départementales, L'église dans les Pays de l'Ain - Pré inventaire des cantons de Peronnas et Viriat - Consulter le livre de l’Abbé Gorini : Défense de l’Eglise