En 1866, fut fondée à Saint-Denis-lès-Bourg, une société de bonnes lectures et de conférences agricoles qui avait pour but de procurer à ses membres des livres et des jeux pour s'instruire au point de vue moral et agricole et de s'occuper de tout ce qui peut favoriser l'agriculture locale et servir à développer l'intelligence, le bon esprit et le bien-être des habitants de la commune, et dont les moyens étaient ainsi définis :
- s'abonner à de bons journaux agricoles et littéraires et fonder une bibliothèque,
- établir des conférences le 1er dimanche de chaque mois, sur des sujets agricoles,
- faire tous les ans un petit cours de culture des légumes et des arbres dans les fermes,
- distribuer des graines et des plançons,
- réunir et coordonner des collections utiles à l'agriculture (insectes nuisibles, oiseaux insectivores, herbier des plantes de la commune, échantillons des terres de la localité),
- venir en aide aux membres dans le besoin,
- acheter à titre d'essais des semences et des instruments perfectionnés.
Denis Girod expose sa motivation à la création de cette société dans un ouvrage accessible par ce lien.
Le bureau
La cotisation était alors de 1 franc et en 1866, le bureau de la société était ainsi constitué :
Président d'honneur: le comte Le Hon et Jean-Marie Nallet maire de Saint-Denis,
Président : Jean Pioud,
Vice-président : Marie-François Nallet,
Trésorier : Joseph Convert,
Secrétaire et directeur des conférences : Denis Girod.
Le fonds de Denis
Les livres recueillis par Denis Girod au fil des ans étaient conservés à la bibliothèque communale. En 2020, à l'occasion de travaux de réaméngement des locaux du bâtiment situé derrière la mairie, le fonds Denis Girod (dont nombre sont du 19e siècle) a trouvé une autre destination. Le devenir de ces vieux ouvrages a suscité un intérêt du groupe Histoire du centre social et du personnel de la médiathèque qui ont effectué un important travail de sélection.
Les critères de sélection et de conservation des livres se sont appuyés sur les conseils des archives départementales : ces livres existent-ils dans les bibliothèques départementales ou locales ? par rapprochement des listes, ensuite ont-ils besoin de restauration ?
Les ouvrages retenus ont été déposés en réserve au pôle socioculturel qui héberge le centre social et la médiathèque. Vous pouvez consulter la liste dans le document ci-joint. Bien évidemment ces ouvrages sont accessibles à notre communauté sur simple demande auprès de l'accueil du centre social.
Les journaux en parlent
Dans la presse locale d'époque, on pouvait lire sous la signature de Denis Girod instituteur, membre de la société d'émulation de l'Ain, l'article ci-après qui ne manque pas de saveur :
.".... ces causeries sans éclat et tout à fait familiales sont suivies, avec une attention des plus soutenues.
Personne n'applaudit tant s'en faut, mais on accueille les choses bonnes et utiles avec ce respect et cette décence qui sont comme le bon goût et la politesse des murs simples et droits. Sans être bruyante, la satisfaction n'est pas moins réelle.
... Mais pour améliorer sûrement l'agriculture la société s'appuie sur des vérités d'un ordre plus élevé. La véritable base de tout progrès, c'est l'homme lui-même et cette base est d'autant plus ferme que l'homme et plus parfait sur le rapport de la moralité et de l'intelligence. Ces idées sont généralement comprises à Saint-Denis, on y trouve plusieurs familles patriarcales où se perpétuent les sentiments d'honneur de religion et de la plus exacte probité. Les archives communales mentionnent que les Olivier, les Nallet. les Curt, les Barbet, les Boulon, les Baillet... etc existaient déjà au pays en 1662.
La société reçoit de nombreux journaux : le journal de l'Ain, le Courrier de l'Ain, le journal de la société d'émulation, la Chronique agricole, la Gazette des campagnes, le Messager de la semaine, le Musée des familles, la vie des champs.
... Mais des critiques ont été formulées ; on a dit que la société faisait trop de bruit et d'éclat (sic), qu'en faisant progresser l'agriculture on allait contribuer à faire augmenter les fermages, que la société nuira aux cabaretiers ".
Dans cette même presse, on peut relever cette pensée de Napoléon III : " Les paysans sont mes meilleurs amis et de l'amélioration ou du déclin de l'agriculture date la prospérité ou la décadence des empires ".
Sources : Bulletin municipal N° 3 – 1979