Des deux députés élus par la communauté de Saint-Denis, pour la représenter à l’assemblée générale du tiers état du bailliage de Bourg en mars 1789, Benoît Marie Duhamel, né en 1741, est celui dont l’histoire de la Révolution a retenu le nom.
Avocat à Bourg, il participa activement à la fièvre politique qui se développa suite à l’annonce par le roi Louis XVI en juin 1788 de la convocation en 1789 des Etats généraux.
Il fut l’un des plus actifs parmi les hommes de loi à contester l’ordre établi. Très tôt, dès le 25 juillet 1788, il publia ses « Motions d’un avocat de Bresse à sa province » complétées en septembre par un important supplément portant sur l’impôt territorial en Bresse, les privilèges de la noblesse et du clergé ainsi que sur l’administration de la province. Il envoya le tout au ministre réformateur Necker.
Lorsqu’en mars 1789 arriva le moment des assemblées locales, beaucoup de modèles de cahiers de doléances rédigés par des hommes de loi sans caractère spécialement rural circulèrent dans nos campagnes. On a de fortes raisons de penser que le cahier de doléances de Saint-Denis s’inspira beaucoup des propositions de Benoît Duhamel.
A la rédaction du cahier de doléances
En effet, il était lié au village où il devait être connu puisqu’il possédait plusieurs propriétés. D’ailleurs, il était présent, le 23 mars 1789, à la rédaction du cahier composé de 47 doléances puisqu'il signa aux côtés de Messieurs Jean Roux (Maire), Filliat, Filliet Michel (laboureur, député de Saint-Denis-lès-Bourg pour le tiers état à l’assemblée générale des trois ordres), Barbet, Terrier et Jean-Benoit Gallet.
D’autre part, quand il s’agit d’élire les deux députés auxquels Saint-Denis avait droit, les électeurs du village, sans doute par souci d’efficacité, choisirent un laboureur, Michel Fillat, et Duhamel lui-même « avocat à la Cour habitant Bourg ».
Les premières années de la Révolution purent satisfaire Duhamel très actif à Bourg. Il devint même procureur-général-syndic du département.
Mais il n’en fut pas de même en 1793, année marquée par le mouvement fédéraliste.
Accusé d’avoir été proche des " contre-révolutionnaires de la ville de Lyon, révolté contre la Convention, Duhamel est arrêté en octobre, condamné à mort et guillotiné à Lyon en mars 1794 ".
Article de Jean-Paul Thouny. Sources : Préinventaire des richesses des cantons de Péronnas et Viriat - En savoir plus sur le ministre Necker