Le mot fabrique emprunté au latin « fabricare » signifie dans son sens premier le travail de construction d’un édifice. Dès le moyen-âge la fabrique regroupe au sein d’une paroisse l’ensemble des décideurs clercs et laïcs nommés pour assurer la construction et l’entretien des édifices religieux : églises, chapelles, calvaires.
Tout au long des siècles, les conseils de fabrique prennent différentes formes juridiques et administratives. Le décret du 30 décembre 1809 en définit le but et la forme se composant ainsi : le maire, le curé et neuf conseillers nommés par le préfet et l’évêque. Ils seront supprimés par la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905.
Cette loi avait été préparée sur le plan national par Emile Combes puis Rouvier et enfin par Briand. Le 3 juillet 1905 la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat est votée par 341 voix (dont l'ensemble des voix des députés de l'Ain) contre 233. Le 9 décembre 1905, après le vote des sénateurs (179 voix contre 105), le concordat est abrogé à l'exception sur le territoire de l'Alsace-Lorraine.
A partir de cette date, la République, ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte. Mais elle garantit la liberté de conscience et celle du culte. L'article III prévoit l'attribution des biens de ces établissements aux associations cultuelles dans le délai d'un an. Pour assurer cette transmission, le même texte expose que dès la promulgation de la présente loi, il sera procédé par les agents de l'administration des Domaines à l'inventaire descriptif et estimatif :
- des biens mobiliers et immobiliers desdits établissements,
- des biens de l'Etat, des départements et des communes dont les mêmes ont « la jouissance ».
Ainsi le 5 mars 1906, en présence d'un gendarme et du curé de Saint-Denis-lès-Bourg et des membres du conseil de Fabrique (Joseph Barbet président, Léon Nallet trésorier et Marie Brevet Millet), le percepteur Mouvanto procède à l'inventaire.
Une lettre de protestation rédigée par l'évêque du diocèse de Belley-Ars, Monseigneur Luçon, est lue par le curé.
A Saint-Denis, les archives communales font état des comptes tenus par la Fabrique jusqu’en 1931. C’est sous son égide qu’a été construite la salle paroissiale, remplacée en 2012 par la salle communale reprenant l’ancienne dénomination « la Fabrique ».