Quelles sont les limites de notre commune ? Bien sûr, quelle importance aujourd’hui (encore plus demain peut-être) à l’heure de la mondialisation ? Et pourtant le territoire communal est plus qu’un simple panneau en bordure de route. La limite de commune est un héritage qui s’est construit tout au long de l’histoire, tout comme celle de nos frontières.
Notre commune a une superficie de 1 258 hectares et une altitude de 237 mètres à l’église (211 mètres à Chamambard, 239 mètres à la Charpine), elle n’a guère varié territorialement depuis la création du plan cadastral napoléonien (1812). Elle est limitrophe de Péronnas au sud, Saint-Rémy au sud-ouest, Buellas à l'ouest, Polliat au nord-ouest, Viriat au nord et Bourg-en-Bresse à l'est.
Actuellement, la limite avec Buellas, qui était déterminée par le cours de la Veyle, est imprécise car un lac a été creusé dans le lit de la rivière et la limite avec Viriat a été modifiée pour permettre la réalisation du foirail entièrement sur Saint-Denis en 1986.
Mais si l'on remonte beaucoup plus en arrière, dans le temps, on apprend, en se référant aux historiens locaux ou régionaux, et notamment à M. de la Teyssonnière, auteur des « Recherches historiques sur le département de l'Ain » (parues entre 1828 et 1843) et à M. Guigue, auteur de la « Topographie historique du département de l'Ain » (éditée en 1973), que la commune de Saint-Denis est mentionnée pour la première fois, sous le nom de « Ceyzériat-de-Bresse », dans la charte de délimitation de la dîmerie de Brou, en 1084.
En 1830, la commune a été divisée en trois sections à savoir : Section A dite de « la Chambière » qui comprenait 617 parcelles; section B dite des « Clapiers » qui comprenait 252 parcelles ; section C dite du « Mont » qui comprenait 861 parcelles.
La charte de délimitation de la dîmerie de Brou
Cette charte, déjà citée par Guichenon, au XVIIe siècle, dans les « Preuves de son histoire de Bresse » l'a également été par le prieur de l'Eglise de Brou. Elle a été ainsi traduite par M. de la Teyssonnière :
Ladite paroisse de Saint-Pierre-de-Brou est limitée du côté de l'orient, à l'entrée de la forêt de Jasseron, au lieu appelé « La Caffardière » (aujourd'hui « La Sardière »).
Cette limite se dirige ensuite vers le nord jusqu'à l'entrée de la forêt des Mangettes, la métairie des Mangettes en dehors ; elle se dirige ensuite depuis l'entrée de cette forêt des Mangettes vers l'occident, jusqu'à la métairie de Masorna (aujourd'hui Majornas) ; cette métairie en dehors, et depuis la métairie de Masorna, en remontant le cours de la Reyssouze, en se dirigeant au midi jusqu'au lieu appelé « Les Ariniers » ou « Les Areines », et depuis ce lieu, en traversant la susdite rivière de Reyssouze, elle se dirige à l'occident vers le lieu dans lequel l'oratoire de Saint-Jean est placé, ce lieu et cet oratoire presqu'en dehors.
Et depuis ce lieu, en montant une colline qui est en cet endroit, et allant vers l'occident jusqu'au chemin qui joint les angles des forêts de Ceyzériat-en-Bresse (aujourd'hui Saint-Denis) et de la Chambière. Et de là, en allant à travers la forêt morte d'Antinges contre l'extrémité ou le bord de cette forêt de Ceyzériat-en-Bresse, jusqu'à la métairie des Clappiers, cette métairie en dehors, et se dirigeant ensuite depuis cette métairie, en allant au midi, jusqu'à la fontaine de Seillon. Et depuis cette fontaine, en se dirigeant à l'orient sur le dessus d'une colline recouverte en partie de forêts, et en redescendant à travers les terres jusqu'à une fontaine appelée « Noire Fontaine ».Elle se dirige ensuite depuis cette fontaine, en suivant le cours de la Reyssouze, et en se dirigeant jusqu'au sommet de la colline de Ponbous, vers le point de cette colline qui est traversé par le chemin public tendant de Bourg à Ceyzériat-du-Mont, soit Revermont, et depuis le haut de cette colline, en suivant ce chemin pendant quarante pas, et se dirigeant ensuite à l'orient jusqu'à l'entrée de la susdite forêt de Jasseron, au lieu de « La Caffardière », ci-dessus nommé, etc.
Nous (l'archevêque de Lyon) ordonnons ensuite que toutes les dîmes et les prémices qui proviendront des fonds de terres situés dans les limites ci-dessus spécifiées, appartiendront à la susdite église de Saint-Pierre-de-Brou, à son prieuré et son prieur .
Avec M. de la Teyssonnière, on peut situer des lieux cités, leur nom n'ayant pas subi de modifications importantes. C'est ainsi que l'on retrouve pour Saint-Denis, la Chambière et les Clapiers. On peut penser que la Caffardière est devenue les Sardières et que Masorna est maintenant Majornas.