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Rien de plus difficile de se repérer entre l'histoire de France, de l'Europe et de notre Bresse. Voici donc quelques éléments de repères afin de vous géolocaliser au cours des millénaires :

cerdon01-14 000 ans : l'Ain est déjà habité par les Madgaléniens. Dans le revermont, ils ont notamment vécu à Neuville sur Ain dans un abri sous roche dominant la vallée. "L'abri de la Colombière est signalé dès 1867 par Adrien Arcelin qui y découvre de nombreux silex", explique Marc Cartonnet, préhistorien indépendant, spécialisé en anthropologie et membre de l'association Archéologique préhistorique entre Saône et Rhône.

Les premières véritables fouilles ont été réalisées en 1913 par M Lucien Mayet puis en 1948. Elles ont mis au jour des os et galets de rivières gravés. Les dessins représentent les animaux de l'époque. 

logo association apsr transparentVoir et savoir :

Grotte de  Cerdon   -  Patrimoine de l'Ain / archéologie

Les derniers chasseurs cueilleurs sont identifiés au mésolithique (-64000) à l'âge où le climat est encore changeant et où le monde vient tout juste de sortir de l'ère glaciaire, où la totalité de l'Europe est couverte de grandes forêts de feuillus, très abondantes en ressources (eau, arbres et animaux sauvages).

Mais rapidement, plusieurs cultures s'importent du proche orient par contact : c'est ce que l'on a appelé la néolithisation (tout cela se déroule sur des milliers d'années). Les chasseurs cueilleurs présents s'adaptent (et trouvent surtout de bons côtés dans cette nouvelle culture !). Ils se mettent à élever des animaux, déforester et cultiver, mais ils deviennent surtout sédentaires ! C'est donc à cette période que l'Ain a été habité au sens strict du terme, les populations de chasseurs cueilleurs ne passant ici que ponctuellement, à certaines saisons pour récolter de la nourriture.

Le second âge du fer prend précisément place de -450 à -58. Durant les âges des métaux précédents, on sait que l'Ain a été habité (un site de l'âge du bronze a par exemple été fouillé en https://www.google.com/url?q=http://www.archeodunum.com/Notice_site/?id%3D18&source=gmail&ust=1612278331037000&usg=AFQjCNHcOgH8tMftgOA2lkN2UFlZpbZ6NQ">préventif à Saint-Just en 2008. C'est à la fin de l'âge du fer que les Éduens établirent une confédération à l’ouest de l’Arar (la Saône), les Boïens s'installèrent dans le Bourbonnais, les Ségusiaves dans le Lyonnais et les Séquanes à l’est de la forêt bressane. 

La Bresse est donc tiraillée entre les Éduens à l'ouest et les Séquanes au nord-est. Au sud-est sont présents les Ambarres. L’ethnonyme « Ambarres » signifie « ceux qui habitent des deux côtés de l’Arar », (nom de la Saône, à l’époque antique) et se retrouve dans celui de plusieurs villes : Ambérieu-en-Bugey, Ambérieux-en-Dombes, Ambutrix, Ambronay, Ambléon, Amblagnieu ou Ambérieux-d'Azergues. Ils avaient pour principaux voisins les Éduens, dont ils étaient les clients, au nord, les Ségusiaves à l’ouest, les Allobroges au sud et les Séquanes à l’est.

-58 et - 51 ans : César conquiert la Gaule dite "chevelue" (la gaule du sud étant conquise par Rome dès -121). Le début de la guerre des Gaules voit s'affronter les légions romaines (dont l'aide a été réclamée par les Eduens) et l'armée du peuple helvète. Cette grande bataille, qui marque le début de la guerre des Gaules, s'est à priori déroulée dans l'Ain ! L'on ne connaît pas l'emplacement exact, mais d'après les historiens qui ont travaillé sur le sujet, l'affrontement a eu lieu sur la Saône, probablement entre Villefranche et Trévoux. Bref, longue et complexe histoire que la conquête des gaules ! César conquiert toute la Gaule, un territoire aux contours proches de la France et de la Belgique actuelles.

-30 à -20 ans : Après plusieurs décennies de latence (car suite à la guerre des Gaules, Rome subit une guerre civile qui la conduit à devenir un empire, alors dirigée par Auguste, leur préoccupation première n'était donc pas le partage et l'administration des nouveaux territoires conquis), Auguste divise la Gaule conquise en 3 provinces : l'Aquitaine, la Lyonnaise et la Belgique, en plus de la Gaule du sud dite "Narbonnaise", déjà conquise et administrée depuis -121. Afin de s'appuyer sur le système prééxistant, l'administration divise chaque province dans des sortes de cantons, qu'on appellera des "cités", ou des pagus en latin. Et la plupart de ces pagus suivent les limites des anciens peuples gaulois. Ainsi  le territoire des Ambarres est constitué comme pagus et rattaché à la Gaule dite Lyonnaise. Mais en revanche, toute la Gaule est faite de peuples à l'origine celtiques (tout comme la Grande Bretagne et une partie de la Germanie, et même du nord de l'Italie !) la Bresse est rattachée au peuple celte et se romanise à partir de la conquête césarienne.

-20 ans : une voie créée par les légions romaines venant de la Saône et se dirigeant sur Bourg passait sur le sol de notre commune. A cette époque, un « oppidum », tour de guet, a été érigé dans la zone la plus haute de Bourg (altitude 240m) qui dominait la plaine de la Reyssouze (altitude 223m) pour surveiller et prévenir toute attaque.

Cette tour devait abriter un certain nombre de légionnaires, peut-être une « centurie » qui devait être relevée périodiquement en passant par https://www.google.com/url?q=http://index.php/histoire-village/avant-1084/poterie-javeline&source=gmail&ust=1612278331037000&usg=AFQjCNEWEk9QW0pw411tefO20ZiFTq9E8A">Saint-Denis pour rejoindre la Saône, car la vallée du Rhône et la vallée de la Saône constituaient le principal cheminement pour occuper cette partie du territoire gaulois.

Les fondations de cette tour romaine ont été découvertes lors de la construction de l’ancienne prison en 1817. Il est fort possible que le chemin qui reliait Saint-Denis à Bourg avant la construction de la route de Bourg à Neuville-les-Dames empruntait le tracé de la voie romaine car il se dirigeait sur l’oppidum.

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Article de Jean-Philippe Bertrand et François Chaume.