Née en 1914 et à peine après avoir quitté les bancs de l’école, Marie Béraudier (née Nallet) y retourne comme cantinière suite au départ à la retraite de sa prédécesseure à l’âge de 80 ans.
" Je faisais la soupe à 80 enfants " racontait-elle, tous les jours durant l’hiver. Dès le printemps venu, toute la marmaille scolarisée s’en retournait à midi chez les parents souvent pour travailler à la ferme... Marie commençait à 8 h 30 le matin. Les enfants qui venaient à l’école apportaient chacun une partie du casse-croûte et certains parents quelques légumes, car Marie était chargée de donner le plat chaud aux enfants : la soupe.
Elle épluchait donc les légumes, puisait dans sa réserve de beurre et de fromage qu’elle était allée acheter à bicyclette, faisait cuire les œufs à la demande après avoir scrupuleusement écrit le nom du propriétaire sur la coquille et le degré de cuisson : dur, mollet à la coque. Puis elle mettait la table... Elle déposait seulement une assiette, avec une cuillère à chaque place, sur la table des filles d’un côté, sur la table des garçons un peu plus loin. Entre les deux, Marie disposait son couvert sur une troisième table et pendant un temps, celui de sa sœur qui venait l’aider à faire le service.
" Le pain était dans la soupière depuis la veille pour qu’il soit rassis » explique-t-elle et « le gruyère dans le seul tiroir étanche de l’une des tables pour que les souris ne viennent pas le grignoter ".
Marie n’a pas oublié ces images : " la cantine était installée dans la ferme Robin " (actuelle salle de « la Ferme » du centre social).
Dans une pièce, elle avait une vieille cuisinière qui fumait. Les institutrices faisaient apporter le bois le matin avant l’école par les garçons. A midi, elles accompagnaient les enfants. Mais elles ne restaient pas et ils repartaient seuls...
Marie n’a pas oublié ces images : " la cantine était installée dans la ferme Robin " (actuelle salle de « la Ferme » du centre social).
Dans une pièce, elle avait une vieille cuisinière qui fumait. Les institutrices faisaient apporter le bois le matin avant l’école par les garçons. A midi, elles accompagnaient les enfants. Mais elles ne restaient pas et ils repartaient seuls...
Pas de problème de discipline " Il y avait beaucoup d’enfants, mais ils étaient tous gentils. Les garçons ne chahutaient pas. Ils ne mangeaient pas beaucoup non plus ".
Les filles ? " Certaines nous demandaient de les inscrire sur le cahier même si elles ne mangeaient pas, pour ne pas se faire disputer. Les parents payaient quand même puisqu’elles étaient inscrites ". A 15 h, Marie repartait chez elle poursuivre sa journée à la ferme.
Marie Béraudier est décédée le 26 avril 2003 à l'âge de 89 ans.
Article du bulletin municipal