Dans les années 1950, la rentrée scolaire avait lieu le 1er octobre.
Dès la rentrée, la cantine fonctionnait. Toutefois, ce ne fut pas toujours le cas. Au début de son existence, cette cantine était ouverte seulement les mois de grand froid. Pour accueillir les élèves, deux réfectoires et une cuisine ont été construits plein nord, derrière les préaux des écoles, dans les jardins attribués aux instituteurs.
Ce bâtiment en moellons bruts, sans isolation, était très humide.
Sur les murs revêtus de peinture à l’huile, ruisselait l’eau issue de la condensation des assiettes de soupe qui attendaient l’arrivée des élèves à table.
A l’époque, Madame Nallet était la cuisinière. Les menus étaient préparés avec des produits locaux et une soupe était servie tous les jours. Certains plats revenaient les mêmes jours. En effet, le mercredi c’était « purée saucisses », le vendredi « gratin de riz » et le samedi « bœuf carottes ». Le reste du temps, on nous servait du ragoût de pommes de terre aux lardons, du gratin de courge, du gratin de pâtes, des haricots blancs ou des petits pois en boîtes.
Les institutrices et instituteurs surveillaient le repas dans leur réfectoire respectif, car à l’époque la mixité n’avait pas lieu d’être. Parfois, grâce aux dons des parents d’élèves, les menus s’amélioraient. Ces derniers donnaient des légumes, des fruits, du lait et même quelques morceaux de lard, ... c’était possible.
Une fois par an, un menu spécial était servi aux élèves à l’occasion de la visite du maire accompagné de conseillers municipaux.
Après le service, chaque table était débarrassée par les élèves. A partir de 12 ans, les filles aidaient la cuisinière à faire la vaisselle. Mais en 1954, les jeunes demoiselles se rebellèrent, demandant à ce que les garçons prennent part à la tâche, chacun leur tour. Ainsi toutes les deux semaines, les garçons essuyaient et rangeaient la vaisselle.
Après le repas, nous passions notre temps libre dans la cour de récréation ou à l’intérieur les jours de froid, toujours sous la surveillance des enseignants.
Article de Jean-Pïerre Venet