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La sauvegarde du patrimoine communal a toujours été une préoccupation primordiale pour les conseils municipaux successifs. Dans ce but, le conseil municipal d'alors souscrivait le 15 juillet 1890 un contrat d'assurance contre l'incendie pour les bâtiments communaux et les objets mobiliers qu'ils contenaient.

Pompier05 1980 02Ce fut une sage précaution, car le 19 août 1892, un incendie ravageait la toiture du presbytère. La lutte contre le feu était assurée par la population et avec l'aide de moyens de fortune, aucune formation organisée n'existant alors dans la commune.

Devant cette situation, le 4 septembre 1892, le conseil municipal réagissait en adhérant " ... à l'unanimité au projet de souscription pour subvenir à l'achat d'une pompe à incendie et autorisait le maire à faire le nécessaire auprès des habitants de la commune et des propriétaires intéressés pour la pleine réussite de cette entreprise".

Une souscription était lancée, souscription qui rapporta 728,50 F.
Le 12 mars 1893, le conseil municipal arrêtait son choix sur une pompe ayant les caractéristiques suivantes : pompe foulante, extra forte, montée sur chariot à deux roues, avec clefs, courroies, pression, leviers, lance deux jets et hache pour 1.070 F ; tuyau cuir de 8 m, raccord, sac, bâche et cordages pour 130 F, et 150 seaux toile imperméable, 12 litres, pour 300 F soit un total de 1 500 F.


Desiree01Le 28 mai 1893, MM. Florentin Chapuis et Victor Gaudet, conseillers municipaux, étaient " chargés de faire les démarches auprès des constructeurs pour l'achat d'une pompe à incendie ". L'acquisition de cette pompe amena le conseil municipal à rechercher un local pour l'entreposer.

Non désirée sous le hangar du Presbytère

Le 2 juillet 1893, il invitait M. le maire " ... à faire une démarche auprès du conseil de Fabrique (aujourd'hui comité paroissial) en vue d'obtenir l'autorisation pour la commune d'aménager un emplacement dans la partie inoccupée du hangar du presbytère donnant sur la place publique, pour servir d'entrepôt de pompe à incendie ".

Devant l'opposition du comité de Fabrique et sur intervention de Monseigneur l’évêque de Belley, M. le Préfet de l'Ain rappela au conseil municipal de Saint-Denis qu'il ne pouvait soustraire des bâtiments loués au conseil de Fabrique une partie de ceux-ci que pour des besoins d'utilité publique, condition qui n'était pas remplie pour le remisage d'une pompe à incendie.

Pompier05 1980 01Le conseil municipal se plia au désir du comité de Fabrique en construisant un entrepôt sur " ... un espace libre entre le hangar et le cimetière ... ", selon le vœu émis par ledit comité de Fabrique, pour une somme de 290 F.

Cette construction a été réalisée " en régie économique " par le " sieur Genoud Joseph, charpentier ".

Le 10 septembre 1893, le conseil municipal approuvait le choix fait par MM. Chapuis et Gaudet et décidait d'acquérir cette pompe à incendie auprès du sieur Bussière, fabricant à Bourg-en-Bresse, pour la somme de 1 300 F, pompe qui fut réceptionnée le 29 octobre 1893, portant le numéro de série n° 2, la première ayant été offerte par leur châtelain aux habitants de Corgenon. Cette pompe fut baptisée " La Désirée ".Desiree02
Pour financer cette acquisition, le conseil municipal avait voté des impositions exceptionnelles, affecté le produit de la souscription, mais aussi celui d'une gratification de 30 F allouée par la compagnie d'assurance " La FRANCE " alors assureur de la commune pour les risques d'incendie, et ce suite au sinistre du 19 août 1892, ainsi qu'une gratification de 100 F provenant de la société de chasse dite du " Grand Commandeur ".

Pour parfaire ce financement, une subvention était demandée au Conseil général de l'Ain.

Pompier1920 01Le même jour le conseil municipal autorisait M. le maire (Hippolyte Barbet) ... " à faire les diligences nécessaires pour la création dans la commune d'une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers de vingt-cinq hommes ( ... ) et à faire l'achat des effets de premier équipement par un marché de gré à gré avec le sieur Bussière...".

Il convient de noter que ce premier équipement se limitait à la fourniture de casques à feu et de ceintures, le reste de l'habillement veste, pantalons et bottes, restait à la charge de chaque sapeur volontaire.

Un souhait de société de secours mutuels

Le conseil municipal émettait aussi " ...le vœu qu'une société de secours mutuel soit instituée au sein de ladite subdivision de sapeurs-pompiers et qu'elle reçoive des adhérents le plus possible parmi les habitants de la commune ".

Le 5 novembre 1893, Constantin Barbet et Victor Gaudet, conseillers municipaux, sont désignés pour assister M. le maire au sein de la commission chargée de recevoir les engagements des sapeurs-pompiers. Lors de sa création, le 23 février 1894, par arrêté de M. le Préfet de l'Ain, la subdivision se composait de :

Maurice Bressand, sous-lieutenant,
Victor Barbet, sergent,
Auguste Brevet, sergent et trésorier,
Alexandre Duclos, brigadier,
Léon Nallet sapeur et secrétaire,
Auguste Pochon, sapeur clairon,
Joseph Guerry, sapeur tambour,
Jean-Marie Maréchal,
Auguste Meunier,
Denis Lacombe,
François Monnier,
Lucien Laurent, 
Hippolyte Piroud,
Augustin Barbet,
Jean Ruy,
Félix Brevet,
Victor Dextier,
Auguste Olivier,
Alexandre Olivier,
Hippolyte Chamonaz,
Alexandre Gonnet, sapeurs.


A peine créée, cette subdivision a dû montrer son efficacité lors d'un important incendie le 10 mai 1895 (on suppose qu'il s'agit de l'incendie du Moulin Neuf sur la Veyle) où avec l'aide de la subdivision de Corgenon, elle a fait preuve de courage et d'abnégation, comme en témoigne une délibération du 16 mai 1895.

" M. le maire rend compte au conseil de l'empressement avec lequel notre jeune compagnie de sapeurs-pompiers s'est portée au secours contre l'incendie du 10 mai courant, du travail intelligent et dévoué dont elle a fait preuve, concurremment avec la pompe de Corgenon, et qui a réussi à préserver la partie principale des bâtiments d'habitation ainsi que d'autres points menacés.

Le conseil s'associe à M. le maire pour reconnaître toute la bonne volonté et le dévouement déployés en cette circonstance, et vote à l'adresse des hommes composant ladite compagnie ses plus sincères félicitations ".

Depuis sa création, la compagnie des sapeurs-pompiers volontaires n'a jamais failli à sa mission et continue avec efficacité à remplir son devoir de sauvegarde des biens et des personnes de notre commune et des communes voisines.

CIS Seillon le 1er juillet 2018

Les centres de première intervention de Saint-Denis-lès-Bourg et Péronnas se sont regroupés le 1er juillet 2018, forment un centre d'incendie et de secours intitulé " CIS Seillon " rattaché" au SDIS de l'Ain (Service départemental d'incendie et de secours). Le CIS Seillon a son établissement en zone artisanale de Péronnas, compte un effectif d'environ 50 pompiers.

Source : Pompiers et bulletin municipal